:: Le Celibattu :: Un blog sur le célibat ::

26.12.05

L'amour, l'échec, l'adieu.

Elle était blonde, elle était belge, elle était belle. Elle était différente des autres filles que j'avais rencontrées jusqu'à présent. Naturelle, amusante, toujours de bonne humeur. Son sourire me mettait en joie pour la journée. Son regard me clouait au sol. Le seul défaut que je lui avais découvert c'était d'aimer un peu trop les hommes. Elle aimait jouer avec eux, d'une manière faussement naïve. Elle a joué avec moi, mais ses intentions n'étaient pas mauvaises. Elle voulait me rendre moins timide, plus confiant, plus sûr de moi, plus dragueur. Malheureusement pour elle, elle ne savait pas que j'étais un amoureux transi doublé d'un hypersensible. Son initiative a donc échouée. La mienne également.

Chronique d'un échec estival, Part. 4

Je redoutais cet instant depuis un moment déjà. Sa dernière soirée. La fin des vacances. Elle allait rentrer chez elle et retrouver son copain qui semblait lui manquer. Elle allait m'oublier. Elle allait oublier ces deux semaines passées ensemble.
De mon côté, j'étais mal depuis quelques temps déjà : j'adorais les moments passés avec elle mais cela me rendait malade de n'être qu'un ami pour elle. Et lorsque je ne la voyais pas, j'étais inconsolable.
J'étais accro. Je l'aimais, c'était certain. Et elle allait partir, dans quelques heures.

Certains de mes amis, en me voyant passer beaucoup de temps avec C., m'avaient encouragé dans ma démarche en me disant "qu'elle ne tenait peut-être pas à son copain et que vu le temps qu'elle passait en ma compagnie, tout était possible". Je les avais cru. Quel idiot. En l'espace d'une semaine, j'étais devenu confiant, j'y croyais. Et la semaine suivante tous mes espoirs s'étaient envolés progressivement. J'avais regressé. J'étais devenu pire qu'avant : plus timide, et plus du tout sûr de moi.

La soirée se déroula tranquillement, nous étions 5 ou 6 autour d'une table à discuter et à nous remémorer les grands moments de ces vacances qui touchaient à leur fin.

Ce soir là, le moral était au plus bas. Je participais peu à la discussion. Je pensais à son départ.
Je me disais que même si tout était perdu et que j'étais un moins que rien, il fallait que je lui parle une dernière fois. Je n'espérais rien de cette discussion mais je pensais que cela me soulagerait de tout mettre à plat avec elle. J'ai cru que cela me libérerait.
Alors, en fin de soirée, j'ai proposé de la raccompagner. Juste elle et moi.

Elle devait se dépêcher de rentrer, ses parents l'attendaient.
Alors nous avons discuté en chemin. Je lui ai dit que j'étais triste, qu'elle allait terriblement me manquer. Elle semblait touchée par mes paroles. J'avais décidé d'être franc, puisque je n'avais plus rien à perdre. Je n'étais pas un dragueur, je n'étais pas fait pour le jeu de la séduction, c'est pour cela que j'ai choisi d'être honnête, tout simplement.
Une fois devant son immeuble, je lui ai clairement exposé mes sentiments, de manière claire même si les mots avaient un mal fou à sortir de ma bouche.
Je n'avais jamais dit "Je t'aime" de ma vie, même pas à mes parents.
Elle était troublée.
Je n'espérais rien, je voulais juste qu'elle comprenne. Qu'elle comprenne qu'elle n'aurait pas du jouer avec moi comme cela. Ca m'avait détruit.


Pourtant, je ne regrettais rien de ces deux semaines en sa compagnie. Elle avait égayé mes vacances. Pendant ces deux semaines, j'avais eu l'impression d'être l'homme le plus heureux du monde : j'avais eu l'impression d'avoir une copine merveilleuse. J'avais vécu dans l'illusion. Comme ce soir où nous avions regardé un film chez un ami et où je la tenais dans mes bras. Il ne s'était rien passé, mais ce moment de tendresse m'avait rendu joyeux, il m'avait apaisé. Durant les 1h30 de film, j'étais bien. Je n'avais jamais été aussi bien de ma vie. Mais tout cela n'était malheureusement que de l'amitié.


Nous discutions depuis un moment déjà devant la grille de son immeuble. Elle aurait du rentrer depuis une heure déjà mais elle continuait de me parler et de m'écouter.
Elle m'a sorti des conneries du style "J'aurais été célibataire, nous aurions pu être ensemble". "T'es un gars bien, tu trouveras une fille bien mieux que moi j'en suis sûre". Des conneries de filles qui ont des remords lorsqu'elles mettent un râteau en pleine face à des mecs trop romantiques. Bien sûr, je n'en croyais pas un traître mot, ce n'était pas la première fois que j'entendais ces conneries. Elle me disait qu'elle était désolée, qu'elle ne savait pas quoi faire, qu'il n'y avait pas de solution.
De mon coté, j'étais au bord des larmes, je m'excusais de lui faire subir tout cela, je lui disais que j'étais conscient qu'elle aimait son copain et que je ne pouvais rien y faire. Je m'en voulais de ne pas avoir su la séduire. Je m'en voulais d'être un stupide AFC.

Et puis, voyant ma douleur, elle posa sa main sur ma joue. Je la regardais en silence. Nous ne parlions plus. Je savais qu'elle devait partir, maintenant. Je ne voulais rien tenter de plus, j'étais conscient que c'était la fin, que je ne pouvais plus rien faire. Je restais face à elle. J'attendais qu'elle s'en aille pour pleurer.


Un temps.


"Pars, c'est l'heure... Laisse-moi, ça passera. T'es une fille géniale. Merci."
Elle reposa sa main sur ma joue. J'étais désespéré.
Les 5 secondes suivantes furent magiques. Et pourtant je ne m'en rappelle presque pas. Peut-être ai-je rêvé ce moment. Ces 5 secondes étaient floues.
Elle s'était rapprochée et m'avait embrassé.
Je ne m'en suis rendu compte que lorsqu'elle décolla ses lèvres des miennes. J'étais resté pétrifié. Je ne suis revenu à moi que quelques secondes après, lorsqu'elle me lança un dernier sourire et s'en alla. Un "au revoir" sortit de ma bouche. Je venais juste de réaliser qu'elle m'avait embrassé, incrédule.
Puis je l'ai regardé partir.
Je suis resté un moment là, seul devant son immeuble, à regarder au loin. Je ne savais plus quoi penser, j'étais perdu, j'étais triste. Combien de temps suis-je resté là ? 5 minutes, 30 peut être, à moins que ce ne soit une heure. C'était fini. J'étais déboussolé.
Je repensais à ce baiser, je visualisais la scène. Un baiser de cinéma, un baiser cloturant le film de cette histoire d'amour à sens unique. Le film pitoyable de mon existence. J'essayais de me remémorer cet instant durant lequel j'étais déconnecté, cet instant qui me paraissait flou, voir irréel. Ce baiser m'avait empêché de justesse de pleurer. Je savais qu’elle allait vite m’oublier. J'essayais de me convaincre que ce baiser était réel.

Je suis rentré chez moi, et je me suis endormi.
Mes vacances étaient terminées, mon retour à Paris était programmé pour le lendemain.
Ce fut le dernier moment passé en sa compagnie.


(suite et fin prochainement...)

17 Comments:

Enregistrer un commentaire

<< Home