C'est vendredi
J'ai rajouté un lien 'contact' dans le menu si vous voulez m'envoyer vos remarques quant au blog, ainsi que des textes que je pourrais éventuellement publier ici même.
Et c'est toujours un plaisir de lire vos commentaires.
Elle monte dans mon wagon, m'illumine. En une demie seconde, je tombe amoureux, comme à chaque fois.
Brune, les cheveux légérement ondulés, discrète, ses petits yeux marrons cherchent furtivement une place où s'asseoir. En vain.
Debout dans un coin du wagon, j'observe son visage si pur, ses yeux superbes. Elle n'a pas l'air aussi prétentieuse et sûre d'elle que les autres filles que je vois régulièrement dans le RER. Elle a l'air intelligente. Elle lit un magazine d'art contemporain, ca m'impressionne, peut être fait elle des études d'Art. Je me dis que si je m'étais un peu interressé moi même à l'art contemporain, j'aurais pu engager la discussion... Seulement là je comprenais rien à ce qu'elle lisait. En la regardant, je me dis que c'est la compagne idéale pour moi, la fille qui me rendrait heureux en un simple regard. Puis je repense à moi, et me dit que je ne suis définitivement pas assez bien pour elle. Et comme à chaque fois, je me dis qu'elle a un copain. Forcément.
A chaque arrêt, elle balait rapidement le wagon de son regard et j'essaie de croiser mon regard avec le sien. Elle m'a vu. Comme à chaque fois, impossible de déceler ce qu'elle pense en me regardant. Tout serait tellement plus simple si je pouvais comprendre en un regard ce que veut la demoiselle que j'ai en face de moi, si elle manifeste un quelconque interêt à mon égard ou pas.
Soudain, la panique, il ne me reste plus que quelques arrêts avant de perdre définitivement de vue la fille au magazine d'art contemporain. Je n'ai qu'une envie, lui écrire mon numéro sur un papier et lui donner rapidement avant de sortir du RER. Que voulez vous, ma timidité m'empêche de faire plus. Je me dis que ce coup ci je dois pas laisser passer ma chance, que je dois lui donner ce papier... Je regarde dans mon sac, j'y trouve un stylo et je me dis que je ne peux pas partir sans que la fille m'ait remarqué. Je veux la revoir.
Elle s'est assise sur un strapontin pas très loin de moi, je peux encore la regarder.
Mon arrêt. Je pousse un soupir. Comme d'habitude, je n'ai rien fait. Peur qu'elle se foute de moi en voyant mon papier que je n'avais même pas écrit, peur que les gens autour en fassent autant, peur qu'elle le déchire ou pire, qu'elle l'ignore.
Une fois encore, je sors du RER à toute vitesse pour prendre ma voiture. Sur le trajet, je pense encore à elle. La fille au magazine d'art contemporain que je ne reverrais jamais.